Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme […]
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Il arriva que le plus rapide et le plus agile des patineurs donnât une randonnée roller, et qu'il priât toutes les patineuses de la région d'y venir […] On ne parlait que de la manière dont on porterait ses plus beaux patins.
[…]
Une autre que Cendrillon aurait monté leurs platines de travers ; mais elle était bonne, et elle les monta parfaitement bien. Elles furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de serrer pour tenir leurs chevilles enflées, et elles étaient toujours devant leur miroir. Enfin l'heureux jour arriva, elles partirent, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer.
Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. « Je voudrais bien... je voudrais bien... » Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit : « Tu voudrais bien aller à la randonnée roller, n'est-ce pas ?
— Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant.
— Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t'y ferai aller. »
Elle la mena dans sa chambre, et lui dit : « Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille
1. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle pût trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller à la randonnée. Sa marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse adoré.
Ensuite, elle alla regarder dans la souricière, où elle trouva six souris toutes en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau membre du bureau ; ce qui fit un beau bureau de six membres. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un cocher : « Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque mangeur de bonbons dans la bonbonnière, nous en ferons un cocher.
— Tu as raison, dit sa marraine, va voir. »
Cendrillon lui apporta la bonbonnière, où il y avait trois gros mangeurs de bonbons. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et une fois touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit : « Va dans le jardin, tu y trouveras trois lézards derrière l'arrosoir, apporte-les-moi. » Cendrillon ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en trois responsables, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits réfléchissants, et qui s'y tinrent attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie.
La fée dit alors à Cendrillon : « Hé bien, voilà de quoi aller à la randonnée roller, n'es-tu pas bien aise ?
— Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilaines chaussettes ? »
Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses chaussettes furent changées en des platines à roues dorées et argentées toutes chamarrées de paillettes
2 ; elle lui moula ensuite une paire de chaussons en carbone, les plus jolies du monde. Quand Cendrillon fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda avant toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait à la randonnée roller un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, les membres du bureau des souris, les responsables des lézards, et que ses vielles chaussettes reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu'elle ne manquerait pas de quitter la randonnée avant minuit. Elle partit, ne se sentant pas de joie.
Le grand patineur, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande patineuse qu'on ne connaissait point, s’élança pour la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena au centre du skate-park où était la compagnie. […]
Alors qu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts : elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore la semaine suivante à la randonnée roller.
Ainsi l’histoire s’achève, ou plutôt se perpétue. Car, si Cendrillon - toujours très ponctuelle - ne vient plus aux randonnées roller depuis déjà bien des années, elle a laissé à ces randonnées roller un héritage : les six membres du bureaux, les trois responsables signaleur, staffeur et secouriste, un cocher qui étrangement a un très fort attrait pour les bonbons, et bien sûr un magnifique carrosse.
L’histoire ne le dit pas, mais il paraîtrait même que d’autres animaux aient été transformés afin de satisfaire au bon déroulement de la randonnée. Pensons par exemple aux deux béliers
3 changés en policiers, ainsi qu’aux nombreuses petites fourmis qui se promenaient dans les alentours du skate-park…
Nota Bene : Toute ressemblance avec une ou plusieurs personne(s) existante(s) serait fortuite.
0 : Le texte est tronqué à chaque points de suspensions entre crochets. J'ai fait une ellipse pour certains passages non nécessaires.
1 : &li, l’histoire se déroule en automne. Je préfère prévenir toutes représailles.
2 : Spéciale dédicace à Karine !
3 : Le choix de l’animal a été inspiré par la chanson Un dimanche matin de Henri Dès.
Clémence a écrit :Tiens, et si on lui donnait un prénom à ce camion ? Carrosse ça fait pas un peu trop princesse Disney ?!
Pourquoi pas...
Léon le Camion ?
Marius le Minibus ?
Georgette la fourgonnette ?
Luther le Boxer ...?!
à vos idées!
Je suis proCarrosse.
Sinon, je serai en orange jeudi.